chessex

Jacques Chessex est né en 1934, à Payerne, dans le canton de Vaud., où il passe son enfance, avant de poursuivre sa scolarité à Lausanne, où son père est nommé directeur du Collège scientifique cantonal, puis à Fribourg, où il obtient son baccalauréat en 1952. Le suicide de son père, en 1956, marque une fracture dans sa propre existence, qui déterminera son rapport à la vie et à l’écriture. Après des études de lettres à l’Université de Lausanne, il se tourne vers l’enseignement qu’il exercera sa vie durant, en même temps qu’il construit une œuvre riche d’une cinquantaine de titres, publiés pour la plupart chez Grasset. Jacques Chessex est mort à Yverdon-les-Bains en 2009.

Ainsi qu’il l’affirme dans Portrait des Vaudois, en 1969, l’écrivain se reconnaît dans sa patrie, au sens fort de terre du père: la plupart de ses œuvres ont pour cadre les villes ou les campagnes de Suisse romande. S’il s’est imposé comme romancier, en particulier depuis L’Ogre, en 1972 (prix Goncourt 1973), Chessex est aussi l’auteur de nouvelles, de poèmes et de récits autobiographiques. Il a consacré chroniques et essais à la littérature française et romande, ainsi qu’à la peinture. Poésie, fiction et autobiographie, mais aussi peinture et dessin, tournent autour de quelques thèmes obsessionnellement repris et interrogés: Dieu, l’éros, la mort.

« Depuis le début, mon père est présent comme une douleur dans la dédicace de mes poèmes, dans mes récits, plusieurs nouvelles, dans les poèmes de Yorick. Il y est présent comme source sombre, – sa fureur, son suicide, l’injustice de sa mort, – et comme source claire : son intelligence des formes, sa générosité, sa bonté. A cet endroit, il n’est pas exagéré de dire que je vis mon père comme une élégie interminable, un chant pour monter, vibrer, il est là, il me regarde, il parle avec le regard et la voix blessée de qui a dû vouloir la mort. »
(Jacques Chessex, L’Imparfait, Yvonand, Campiche, 1996).

« J’ai la nostalgie des campagnes pures, la nostalgie de l’origine et de l’innocence. Il y a eu un temps où le chemin s’enfonçait dans un pré presque médiéval encore, on aurait pu y croiser un moine rougeaud en promenade, un parti de chasseurs en cuir et même Jean Jacques herborisant en rêvant de la persécution philosophique. Je cherche les lieux sauvés. La mort les englobe, les attaque. J’ai peur du trou. »
(Jacques Chessex, Portrait des Vaudois, Lausanne, CRV, 1969).

PRINCIPALES ŒUVRES

Le Jour proche, récit, Lausanne, Aux miroirs partagés, 1954.
La Tête ouverte, récit, Paris, Gallimard, 1962.
Reste avec nous, Lausanne, CRV, 1967.
La Confession du pasteur Burg, récit, Paris, Bourgois, 1967.
Portrait des Vaudois, Lausanne, CRV, 1969.
Carabas, récit, Paris, Grasset, 1971.
Les Saintes Ecritures, essai, Lausanne, Galland, 1972.
L’Ogre, roman, Paris, Grasset, 1973.
L’Ardent Royaume, roman, Paris, Grasset, 1975.
Bréviaire, essai, Vevey, Galland, 1979.
Le Séjour des morts, nouvelles, Paris, Grasset, 1977.
Les Yeux jaunes, roman, Paris, Grasset, 1979.
Où vont mourir les oiseaux, nouvelles, Paris, Grasset, 1980.
Maupassant et les autres, essai, Paris, Ramsay, 1981.
Judas le transparent, roman, Paris, Grasset, 1982.
Le Calviniste, poèmes, Paris, Grasset, 1983.
Feux d’orée, morceaux, Lausanne, L’Aire, 1984.
Jonas, roman, Paris, Grasset, 1987.
Comme l’os, poèmes, Paris, Grasset, 1988.
Morgane Madrigal, roman, Paris, Grasset, 1990.
Flaubert ou le désert en abîme, essai, Paris, Grasset, 1991.
La Trinité, roman, Paris, Grasset, 1992.
Les Elégies de Yorick, poèmes, Yvonand, Campiche, 1994.
Le Rêve de Voltaire, récit, Paris, Grasset, 1995.
Dans la buée de ses yeux, chronique, Yvonand, Campiche, 1995.
La Mort d’un juste, roman, Paris, Grasset, 1996.
L’Imparfait, chronique, Yvonand, Campiche, 1996.
Poésie I, II, III, Yvonand, Campiche, 1997.
L’Imitation, roman, Paris, Grasset, 1998.
Incarnata, récit, Paris, Grasset, 1999.
Sosie d’un saint, nouvelles, Paris, Grasset, 2000.
Monsieur, récit, Paris, Grasset, 2001.
Les Têtes, récit, Paris, Grasset, 2003.
L’Économie du ciel, roman, Paris, Grasset, 2003.
L’Éternel sentit une odeur agréable, roman, Paris, Grasset, 2004.
Le Désir de Dieu, essai, Paris, Grasset, 2005.
Allegria, poèmes, Paris, Grasset, 2005.
Avant le matin, roman, Paris, Grasset, 2006.
Le Vampire de Ropraz, roman, Paris, Grasset, 2007.
Pardon mère, récit, Paris, Grasset, 2008.
Revanche des purs, poèmes, Paris, Grasset, 2008.
Un Juif pour l’exemple, roman, Paris, Grasset, 2009.
Le Dernier Crâne de M. de Sade, roman, Paris, Grasset, 2009.

À CONSULTER

Geneviève BRIDEL, Transcendance et transgression, entretien, Lausanne, La Bibliothèque des Arts, 2002.
Jérôme GARCIN, Entretiens avec Jacques Chessex, Paris, La Différence, 1979.
Jérôme GARCIN & Gilbert SALEM, Jacques Chessex, un dossier de lectures, une esquisse biographique, Lausanne, L’Aire, 1985.
Anne-Marie JATON, Jacques Chessex, la lumière et l’obscur, Genève, Zoé, 2001.
Serge Molla, Jacques Chessex et la Bible, Genève, Labor et Fides, 2002.